Quiproquo quotidien

Bonjour à tous,

Voilà plusieurs mois que je n'ai pas partagé mon expérience de garde "alternée" avec Marie... J'ai récemment déménagé à 1h de route de ma fille. Depuis, "nous" avons décidé que je prendrai Emy un week-end sur deux à Dijon, du vendredi en fin d'après-midi au dimanche 17h30.

Vous vous demandez peut-être pourquoi tant de guillemets... et bien parce que selon ma vision des choses, ce mode de garde n'est pas vraiment alterné, puisqu'au final, je ne vois Emy que 6 jours sur 30 en un mois. Je sais qu'elle me reconnaît et se plaît bien chez moi mais cela reste peu et malgré les convictions de Marie, je pense, pour ma part, que si javais été un homme et que j'avais pu reconnaître ma fille, je pourrais bénéficier des vacances scolaires mais il n'en est rien. Je suis une femme qui a eu un enfant avec une autre, qui n'a pas pu l'adopter, faute de mariage et qui cherche encore sa place, tant bien que mal.

Je dois en effet me plier à toutes les exigences de Marie, au risque de ne plus voir ma fille. Elle ne m'a jamais menacée d'une telle chose mais c'est ma crainte la plus profonde et au regard de notre séparation, ma confiance en elle a été largement altérée. C'est la raison pour laquelle le "nous" était entre guillemets.

Pour exemple, il y a à peine un peu plus d'un mois mon père est décédé. Il était malade depuis 10 mois et malgré mes nombreuses demandes, Marie a toujours refusé que je prenne Emy pour l'emmener le voir. Pendant 10 mois, mon père n'osait même pas dire qu'il avait une petite fille car au fond, il ne la connaissait pas. Ma souffrance a été grande en entendant cela. Mais Marie n'a rien voulu entendre, estimant que prendre la route seule avec Emy était trop dangereux et que sa place n'était pas auprès d'un malade... Mon père est parti sans revoir Emy... Ma mère ne l'a pas vue depuis plus d'1 an mais visiblement, ces arguments ne font rien. La seule réponse à laquelle j'ai droit : "ils avaient qu'à monter sur Dijon" mais non, mon papa n'était plus en état de faire autant de route... ma mère ne voulait pas conduire autant de temps et installer un malade ailleurs que chez lui, même pendant quelques jours à peine, reste très complexe.

Un autre exemple : j'ai demandé à Marie de décaler nos week-end à deux reprises (me semble-t-il) et là, je me suis heurtée à un mur... à une argumentation selon laquelle si je devais prendre un week-end, elle n'avait pas à "sacrifier" le sien et que je n'avais qu'à sauter mon tour... ce que j'ai fait car je n'avais pas vraiment le choix...

J'essaie réellement de comprendre le positionnement de Marie face à tout cela mais je n'y parviens pas. Je ne vois qu'égoïsme et manque de confiance envers moi. Elle pense que je me défile, que je l'arnaque... je ne veux que pouvoir profiter de ma fille et vivre ma vie du mieux que je peux...

Mais pour Emy, je me dois de résister, de continuer à profiter des moments accordés par Marie... j'attends... j'attends que Emy soit assez grande pour comprendre les choses et se faire une idée de la situation. J'attends que Emy soit assez grande pour qu'enfin, Marie n'ait plus d'excuse pour ne pas me la laisser pendant les vacances scolaires...

J'attends que la roue tourne un peu en ma faveur...